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La cabane du fonds du jardin

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aihla
01 septembre 2011, 21:07
Membre enregistré #4
Inscrit(e) le: 01 juillet 2006, 23:58
Messages: 5143

Comment ne pas mettre en doute la parole d'un avatar qui affirmait avoir passé tout une année en compagnie d'un groupe de vieillards dérangés dans une simple cabane au fonds du jardin ? Dans la cabane entre toutes les cabanes ? Dans le décor même de cette légende ?

 

J'ai connu Abe l'avatar il y a plus de vingt ans, le jour où nous nous sommes rendus tous les deux chez un voisin pour l'aider à mettre en balles le foin qu'il destinait à ses deux vaches. Depuis, nous nous voyons souvent et allons boire un café ensemble - ou, dans mon cas, une tisane bouillante avec du lait de pie noir. Nos conversations nous procurent un profond plaisir, toujours saupoudré de grands rires et parfois d'une larme ou deux. A vrai dire, plus nous vieillissons, plus nous nous amusons.

 

Son nom complet est Abraham Elliot Mackenzie, mais la plupart des gens l'appelle Elliot. C'est une coutume familiale : tous les hommes portent le même prénom, mais on les désigne par leur second prénom, vraisemblablement pour éviter les ostentatoires "pères" et "fils".

Donc mon ami et son grand-père, son père et maintenant son fils aîné ont tous reçu le prénom de Abraham mais se font appeler par leur second prénom. Il n'y a guère que Lyl, l'épouse de Elliot, et ses amis intimes qui l'appellent Abe. Quoique... j'ai aussi entendu de parfaits étrangers l'appeler "imbécile" comme dans "dis donc Imbécile, qui donc t'a appris à tanker ?"

 

Abe est né quelque part dans les Maleterres de l'Ouest dans une famille originaire des Moulins d'Agamand qui attachait beaucoup de prix aux mains calleuses et à une discipline de fer...

 

 

 

 

(ami lecteur, tu pourras suivre la belle histoire de la Cabane du fonds du jardin dans les semaines et lunes à venir... Tu peux aussi contribuer à faire partager cette singulière aventure en poursuivant toi même la narration... Comme la chaîne de mots, je ne doute pas que tu sauras poursuivre le récit de ce conte universel. N'ai pas peur, lances toi et mets ta sensibilité au service de la transmission de la mémoire collective)  



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pas d bol
09 septembre 2011, 09:08
Membre enregistré #16
Inscrit(e) le: 03 juillet 2006, 21:23
Messages: 2275
bientôt la suite ici même

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aihla
10 septembre 2011, 11:53
Membre enregistré #4
Inscrit(e) le: 01 juillet 2006, 23:58
Messages: 5143

Bien que dévôt en apparence, son père, un ancien de sa paroisse et un homme sévère à l'excès, buvait en cachette, notamment quand il ne pleuvait pas assez vite, quand ilpleuvait trop tôt, et n'importe quand entre ces deux extrêmes.

Abe parle rarement de son père, mais quand il le fait, son visage se draine de toute émotion, son regard s'assombrit et semble dépourvu de vie. Je déduis szq quelques anecdotes que Abe m'a racontées que son père n'était pas de ces alcooliques qui cuvent béatement leur vin dans un sommeil de plomb, mais plutôt un ivrogne cruel et violent qui battait sa femme pour ensuite en demander pardon à Dieu.

Cette situation a atteint son point critique quand Abe, alors âgé de treize ans, s'est confié presque malgré lui à un membre dirigeant de son groupe confessionnel à l'occasion d'une rencontre revivaliste. Emporté par ses convictions du moment, il s'est accusé en pleurant de n'avoir rien fait pour secourir sa mère chaque fois qu'il avait vu son père ivre la frapper jusqu'à ce qu'elle perde conscience. Oublieux du fait que son confesseur était un collègue professionnel de son père, Abe est rentré à la maison pour trouver ce dernier qui l'attendait sur le perron en l'absence manifeste de sa mère et de ses soeurs. Il a su ensuite qu'elles avaient été expédiées chez sa tante May pour que son père puisse en toute liberté inculquer une bonne leçon de respect à son fils rebelle. Pendant presque deux jours, attaché au tronc d'un gros chêne à l'arrière de la maison, Abe a encaissé des coups de ceinture et des versets de la Bible chaque fois que son père sortait de sa stupeur et lâchait sa bouteille...

 

 

 

 

ami lecteur, tu pourras suivre la belle histoire de la Cabane du fonds du jardin dans les semaines et lunes à venir... Tu peux aussi contribuer à faire partager cette singulière aventure en poursuivant toi même la narration... Comme la chaîne de mots, je ne doute pas que tu sauras poursuivre le récit de ce conte universel. N'ai pas peur, lances toi et mets ta sensibilité au service de la transmission de la mémoire collective) 



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aihla
16 septembre 2011, 18:17
Membre enregistré #4
Inscrit(e) le: 01 juillet 2006, 23:58
Messages: 5143

Deux semaines plus tard quand Abe a été assez bien pour mettre un pied devant l'autre, il a tout simplement quitté le domicile. Mais avant de partir, il a versé de la mort-aux-rats dans toutes les bouteilles d'alcool qu'il a pu trouver. Puis il a déterré, près des toilettes extérieures, la petite boîte en fer-blanc qui renfermait la totalité de ses biens terrestres : une photo de sa famille où tout le monde plisse les yeux dans le soleil direct (son père debout, un peu à l'écart), une carte du tournoi d'argent, datant de 1950, une petite bouteille contenant environ une once de Ma Griffe (le seul parfum que sa mère ait jamais mis), une bobine de fil et une ou deux aiguilles, un petit mécanotrotteur argent turbo Xd7, et toutes ses économies - 15,13 po. Il s'est introduit en catimini dans la maison et a glissé un mot sous l'oreiller de sa mère pendant que son père cuvait sa dernière cuite en ronflant. Le mot disait seulement : "J'espère qu'un jour tu pourras me pardonner." Il a juré de ne plus jamais regarder en arrière, et il a tenu parole - longtemps.

 

Treize ans, c'est trop jeune pour devenir adulte, mais Abe n'avait guère le choix et il a su s'adapter rapidement.

Il est peu bavard sur les années qui ont suivi son départ de la maison familiale.

Il les a surtout vécues à l'étranger, travaillant de part les terres de Kalimdor et expédiant de l'argent à ses grands-parents qui le remettaient ensuite à sa mère. Il se pourrait même que, dans une des contrées lointaines où il a vécu, il ait été mélé à un terrible conflit et qu'il se soit servi d'une arme. Pourtant, depuis que je le connais, il a toujours profondément haï la guerre. Quoi qu'il en soit, au début de la vingtaine, il s'est retrouvé dans un séminaire de Darnassus. Quand, repu de théologie et de philosophie, Abe est rentré aux Maleterres, il s'est réconcilié avec sa mère et ses soeurs et il s'est installé à Austrivage. C'est là qu'il a connu et épousé Nanette A. Samuelson...

 

 

 

 

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Minitonia
18 septembre 2011, 11:14
Membre enregistré #54
Inscrit(e) le: 01 octobre 2006, 09:18
Messages: 1212

En cette matinée calme,Abe se remémora son arrivée dans cette ville portuaire d'Austrivage et sa rencontre avec sa future épouse.  Elle se trouvait sur le port à la recherche de jeunes hommes pour remplir les rangs de la célèbre garnison de la ville. Compte -tenu de sa position au sein des contre fort, Austrivage devait se défendre face au attaques des réprouvés et du syndicat.

 

A la vue d'Abe, elle l'invita à boire une bière dans une taverne. Il se souvient de son admiration pour ces discours philosophiques et de la relation qui naquit entre eux à ce moment là.

 

Quelques mois après cette rencontre, ils se dirent oui dans la garnison du village. Abe s'installa au milieu des défenseurs afin de leur transmettre ses idées sur la non violence et la possibilité de résoudre les conflits sans les armes.

 

Au moment où abe pensait que la vie lui souriait un peu, la guerre avec les réprouvés pris de l'ampleur  et l'utilisation du chancre comme nouvelle arme lui faisait vivre des horreurs. Sa belle et adorée Nanette s' était transformée en une mort vivante des plus redoutables qu'il soit. Elle venait renforcer les rangs des chancregardes qui bataillaient contre les habitants du village. Rien ne pouvait la sauver de cette emprise.

 

Malgré la valeur des habitants à défendre leur ville, le retrait vers les champs de Hautebrande fut décidé et la population restante du village s'enfuit. Abe suivit les citoyens pour les aider et dut abandonner sa Nanette.

 

Cependant, Abe prit son courage pour retourner voir une dernière fois celle qui fut sa douce et tendre pour tenter de la faire revenir avec eux. Malgré sa verbe devellopée, Nanette resta sourde à son discours. Il n'eut plus comme solution que de tuer celle qu'il aimait pour la soulager de son calvaire.

 

A la suite de cet acte, il décida de quitter cette région ravagée part le fléau et de partir de nouveau étudire la théologie à Hurlevent. C'est en arrivant à la capitale qu'il rencontra la directrice de l'orphelinat Rossignol.

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aihla
21 septembre 2011, 18:21
Membre enregistré #4
Inscrit(e) le: 01 juillet 2006, 23:58
Messages: 5143

Dans une société où la parole est reine, Abe préfère la réflexion et l'action. Il parle peu à moins qu'on ne lui pose des questions, ce que la plupart des gens, et tout spécialement Rosy la directrice de l'oprhelinat Rossignol, ont appris à ne pas faire. Vous devinez la suite...

La plupart des gens aimeraient mieux qu'il leur dise ce qu'ils ont l'habitude d'entendre. Pas Rosy. Une symbiose silencieuse mais profonde comme les racines d'un vieux chêne, était en marche.

En écricvant ces mots, je songe à l'Abe que j'ai toujours connu - un type banal, qui n'a rien de spécial sauf aux yeux de ceux qui en viennent à bien le connaître. C'est un homme de race blanche, pas très grand, agé de presque cinquante-six ans, au physique ordinaire, en léger surpoids, avec une calvitie naissante : bref, il ressemble à à peu près tout le monde. On ne le remarquerait sans doute pas au milieu d'une foule, on n'éprouverait aucun malaise à être assis à ses cotés dans le Tram des profondeurs tandis qu'il claque des talons en se rendant à une réunion du personnel de vente.

On ne se rend pas compte de l'immense intelligence de Abe à moins de l'entendre discutter avec un spécialiste. J'ai vécu çà : tout à coup, la langue qu'il parle ne ressemble à rien de connu et j'éprouve beaucoup de difficultés à saisir les concepts qui coulent de sa bouche comme un torrent de pierres précieuses.

Abe et Rosy sont mariés depuis maintenant  un peu plus de trente-trois années, pour la plupart heureuses. Il dit qu'elle lui a sauvé la vie et qu'elle a dû en payer le prix. Curieusement, je crois que non seulement elle le comprend, mais qu'elle l'aime aujourd'hui plus que jamais. Je devine cependant qu'elle a beaucoup souffert à cause de lui dans leurs premières années de vie commune. Mais je crois que, puisque nos souffrances ont presque toutes leur origine dans nos relations avec les autres, c'est aussi le cas de nos guérisons.

Quoi qu'il en soit, Abe a fait un bon mariage. Rosy est le mortier qui cimente leur famille. Si Abe s'est débattu dans un camaïeu de gris, Rosy vit surtout dans un univers en noir et blanc. Le gros bon sens dont elle est dotée coule de source et elle n'y voit rien d'extraordinaire. Elle arenoncé à la direction de l'orphelinat pour élever ses enfants, mais elle a excellé comme éducatrice.

Ce couple curieusement assorti a maintenant cinq enfants d'une rare beauté. Abe se plait à dire que leur beauté vient de lui "... puisque Rosy a encore la sienne"...



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aihla
28 septembre 2011, 20:29
Membre enregistré #4
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Messages: 5143
Les dernières années ont été... comment dire... remarquablement étranges. Abe a changé. Il est encore plus différent et extraordinaire qu'auparavant. Depuis que je le connais, il a toujours été un homme doux et aimable, mais depuis son séjour à l'abbaye de Comté-du-Nord il y a trois ans, il est devenu encore plus attachant, probablement le contact régulier et apaisant de Frère Neals. Il fait maintenant partie de ces êtres rarissimes qui se sentent parfaitement bien dans leur peau. Et je me sens moi-même plus à l'aise à ses cotés qu'auprès de n'importe qui d'autre. Quand nous nous séparons, il me semble avoir eu avec lui la plus formidable conversation de toute ma vie, même si je me suis emparé du crachoir ! En ce qui concerne sa relation avec autrui, elle n'est plus seulement vague puisque Abe l'a amplement approfondie. Mais cette plongée dans les abysses lui a couté très cher...

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