Membre enregistré #59 Inscrit(e) le: 20 octobre 2006, 14:11 Messages: 2918
| NOLIFE
Episode 5 : Tauren, mon ami.
Depuis l’épisode malheureux de l’omelette au goût étrange, d’autres catastrophes culinaires s’étaient succédées au logis de Bernard et Catherine, et l’humeur de chacun d’eux avait pris avec le temps une teinte houleuse à l’exemple d’une houle au miel des Hinterlands. Notre ami Bernard avait certes toujours son emploi, cependant celui-ci lui prenait à présent beaucoup de temps et sa vie de couple déjà peu folichonne en prenait un coup : eh oui, dans son temps libre restant il n’y avait plus beaucoup de place alors naturellement WoW prenait toute la place restante, il n’allait quand même pas arrêter ce qui faisait toute sa vie juste pour une fille. Ces dames seront scandalisées sans doute par ces propos, mais ce n’est pas ma faute si Bernard est un nolife impénitent (enfin si… mais chut, faut pas le dire !), et en dépit des apparences j’aime beaucoup Catherine car c’est une femme pleine de bon sens qui a un cœur d’or et personnellement je trouve qu’elle mérite mieux que ce tapis de souris ambulant et comme vous allez le voir elle va encore faire les frais de sa gentillesse.
« Qu’est-ce que c’est que ça !? » s’exclama Catherine soudain furieuse en sortant de la chambre à coucher. - Heu… de quoi ? Attends excuse-moi, tu peux me sonner plus tard ? répondit Bernard captivé par son écran. Ouais parce que tu vois là je suis en plein BT et en plus c’est super-chaud, on se traîne un boulet de gnome qui est même pas fichu de lancer une boule de feu. - Tu vas arrêter de jouer et revenir dans notre monde tout de suite !!! expectora la jeune femme en fulminant. - Bon ouais, tu veux quoi ? demanda Bernard quittant à regret son écran. Oh meeeeerde ! Et voilà je suis mort ! T’es contente ? - Ecoute-moi !!!!!!! continua Catherine qui bavait maintenant comme un chien enragé. Explique-moi ce que c’est que çaaaaaaa !!!!!!!! - Oh meeerde… »
Catherine tenait entre ses mains un superbe poster de WoW avec dessus une jeune femme répondant au nom de Jaina Port-Vaillant et qui posait dans son plus simple appareil. Naturellement Bernard sut tout de suite que c’était mauvais pour lui et il tenta de chercher une excuse à peu près valable.
« Ecoute, c’est rien, ce n’est qu’une simple photo d’un ami qui fait du fanart, c’est de l’art. Entre nolifes on en est tous là… et puis moi encore, je suis pas si grave. Je t’assure qu’il y a pire, un jour en Orneval j’ai vu un druide elfe de la nuit assis qui se paluchait comme un cochon en pensant à Tyrande et ça lui faisait tellement de bien que toutes les dix secondes il se transformait en ours tout en crachant des cris rauques et aussi en lamantin en gémissant comme un phoque. Voilà et puis tout le monde le fait, tu sais… - Ah oui, et ça aussi tout le monde le fait ? rugit Catherine en lui montrant des photos-montages sur lesquels on le voyait en train de s’éclater dans toutes les positions avec les plus jolies femmes d’Azeroth de Jaina à Tyrande en passant par Mlle Dana. - Oh c’est rien ça non plus, tu sais c’est juste une relation #!%##%%!@oire entre nous. Il n’y a rien que la morale réprouve, c’est pas comme si j’avais violé Anduin ou Billy McLure. - Parce qu’en plus ça t’amuse ces c****ries ??? Jaina Port-Vaillant, en plus elle a un nom encore plus pitoyable que le tien, pourquoi pas Port-Salut pendant qu’on y est, et quand est-ce que tu passes à la Grosse Bertha ? T’es vraiment qu’un paillasson ! - Mais c’est mon nom, et j’en suis fier. Et moi au moins je m’appelle pas Lépure comme Madame, et mon grand-père c’est pas une vache lui ! - Tu repars avec ça !!! Tu vas voir (elle se saisit d’un pot de chambre peint en bleu turquoise). - Non ! Pas mon Bock de la Fête des Brasseurs ! »
Et voilà, c’était reparti. Encore une bagarre. Rapidement le mobilier fut entièrement démoli, comme de coutume, certains voisins leur avaient d’ailleurs demandé s’ils avaient des actions chez IKEA étant donnée la fréquence de leurs disputes. Seulement cette fois-ci il n’y eut pas que le mobilier qui cassa… L’amour de Bernard et Catherine devait une fois pour toutes voler en éclat. C’est ainsi qu’après leur dispute, alors que Bernard pour se calmer les nerfs était parti dans la Vallée des épreuves afin d’abuser de grey kill sur des niveaux plus que bas, c’est ainsi donc que Catherine prit ses affaires et s’en alla vivre ailleurs, sans doute chez ses parents ou peut-être quelque amie, le temps de refaire sa vie avec un homme qui saurait prendre soin d’elle. C’est ici que Cathie sort de notre histoire. On te dit adieu Catherine, et on te souhaite de retrouver rapidement du boulot dans une autre fanfic ou tu pourras avoir l’homme que tu mérites, voilà et prends cette peluche murloc en cadeau de la part de tout le staff et euh… ah oui, pense à réclamer tes ASSEDIC. Je vous l’avais dit que je l’aimais bien Catherine, certes je l’ai virée, mais bon elle part pas sans rien non plus et c’est vrai que c’est pas elle qui avait décroché le premier rôle…
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Bernard avait donc continué seul sa vie de nolife, et il était devenu nolife plus que jamais, même son métier était toujours teinté de cet univers magique qu’est celui de Warcraft. Cependant la solitude lui pesait quand même lorsqu’il rentrait le soir dans cet appartement vide, mais il continuait toujours et toujours dans ce rythme pathétique. Un soir qu’il rentrait de la Croisée, c'est-à-dire Carrefour, il passa en trombe dans le salon pour aller s’étendre un peu sur son lit et après continuer ses activités wowesques quand il entendit une voix bovine lui dire : « Salut mon pote ! » Sans même se retourner il continua en répondant par un salut évasif puis s’étendit sur le lit. Après un moment de calme il entendit comme un bruit dans le salon, la télévision était allumée. Bizarre, se dit-il, je n’avais pas allumé la téloche pourtant. Cependant ce détail ne le choqua pas outre mesure jusqu’à ce qu’il se rappelât d’avoir entendu une voix le saluer ; de plus en plus intrigué il retourna dans le salon en passant furtivement sa tête par l’embrasure de la porte : une chose était avachie (c’est le cas de le dire) sur son canapé.
« Mais qu’est-ce que c’est que ça ? fit Bernard interloqué. - Ah ben voilà, t’as récupéré un peu, répondit l’inconnu. - Mais que fout ce tauren dans mon salon ??? - Ah ça te la coupe n’est-ce pas ? lui fit le tauren à la peau rousse et aux cornes longues et noires. Allez viens t’installer à côté de moi, ils rediffusent Taxi. J’adore ce film. - Mais qui es-tu ? D’où est-ce que tu sors ? - Ben je suis ton ami imaginaire, pardi. - Hein ? Mon ami imaginaire… - Ben quand les gens vivent seuls trop longtemps, généralement ils se mettent à avoir un ami imaginaire, pour leur tenir compagnie. - Mais pourquoi a-t-il fallu que je tombe sur un tauren ? J’aime pô les taurens, soupira Bernard qui se demanda s’il ne manquait pas tout simplement de sommeil. - Allez dépêche-toi Bernie, en plus j’ai looté des apéricubes dans ton frigo. Y en a même au bleu de Darnassus et des spéciaux Halloween au potiron. Tu veux des bonbons, j’ai des fraises Tagada ? - C’est pas vrai, sanglota Bernard, qu’est-ce qu’il me parle de la Sanssaint cet ahuri… pour le coup c’est des bonbons et des bêtises. »
Bernard désespéré s’installa à côté du tauren ne sachant plus quoi penser alors que le tauren allait chercher quelque chose dans la cuisine. Il en revint deux minutes plus tard :
« Trop pur, j’ai trouvé de la RedBull. T’en veux ? » dit-il à Bernard le regard absent et qui tendait une main fébrile pour saisir la canette. « A propos, j’ai oublié de me présenter, je m’appelle Rumsteck, c’est beau hein ? Mes parents ne voulaient pas que j’aie un de ces prénoms ringards comme Hamuul, Cairne ou Magatha. Alors ils m’ont donné un prénom à la mode, en ce moment tous les petits taurens portent des noms comme ça. Mon nom de famille c’est Too-Hoof. » - Hmm… Trop-Sabot ? Ca veut rien dire ça, fit Bernard toujours dans un état second. - Mais non idiot, ça veut dire Trop-Ouf ! - Sans déc’ ? dit le nolife en essayant de prendre un air sérieux. - Meuuuuh non Bernie, j’te fais marcher et tu as couru comme un Cours-la-Côte. Mon vrai nom c’est Totem-qui-Craint. - Ca j’avais cru remarquer, termina Bernard plus atterré que jamais. »
La suite de la soirée fut vraiment une épreuve pour Bernard qui subissait toutes les avanies possibles de la part de son hôte indésirable. Après le film il décida de se changer les idées en se connectant sur son jeu favori, mais il lui fut impossible de jouer car Rumsteck passa Dieu sait comment au travers de l’écran et se retrouva au milieu du jeu dans lequel il continuait de harceler Bernard : « Oh t’as vu, j’t’ai oneshot ! T’es vraiment un gros noob ! » Le résultat fut tel que Bernard arrêta de jouer, partit prendre un cachet puis alla se coucher en espérant que demain serait un autre jour, un jour sans tauren.
« Euh, Bernie, je dors où ? - Trouve-toi un pré, moi je dors ! - Mais… euh… j’ai peur tout seul dans le noir »
Seulement, le temps ne devait pas donner raison à Bernie, euh… Bernard. En effet Rumsteck était toujours là et avait dormi à ses côtés, il avait même fini par le suivre au boulot à son insu naturellement. Bernard retrouvait confiance en lui en travaillant comme il n’avait plus le tauren sous les yeux, mais ça ne devait pas durer. Sa collègue vint le trouver et lui demanda si c’était lui qui avait fait une pile gigantesque avec les fromages et qui avait croqué dans les saucissons, compte tenu de ses précédents il était le suspect n°1 mais il prétexta qu’il était innocent. Cependant plus tard sa collègue revint le voir avec toujours plus de soupçons : « Il y a quelqu’un qui a descendu tout un tas de canettes de RedBull, tu es sûr que tu n’y es pour rien ? » Bernard commença à être pris d’angoisse, certains connaissaient son addiction à la RedBull. « Et on a aussi mangé des andouilles. » C’est alors que Bernard entendit derrière lui une voix qui dit : « Ces andouilles ne valaient pas la mienne, tu veux que je te la montre Bernie ? » Oh non, pas lui, pas encore, … pensa notre héros. « Cette bonne femme, moi à ta place je lui donnerais de l’andouille pour lui montrer qui est le mâle ici, regarde sa démarche en plus : on dirait un trotteur des plaines. » Bernard qui avait pourtant le coupable sous la main se refusa à dire à sa collègue le nom du coupable, car à coup sur on l’aurait pris pour un fou et ça n’aurait que plus prouvé sa culpabilité, aussi se tut-il. Mais les choses n’allaient pas s’en arrêter là, car un soir le patron en personne vint le trouver et lui dit :
« On a trouvé de nouvelles canettes vides de RedBull dans le magasin, mon petit Bernard. Et pire que tout, on a étalé de la litière pour chat au rayon animalerie et quelqu’un (regard au-delà de la suspicion, c’est de la certitude à ce niveau) a fait une grosse bouse de vache. Vous avez quelque chose à répondre ? - Ben, je, euh… Ce n’est pas moi. Vous n’allez pas le croire mais c’est un tauren qui me harcèle depuis hier soir, il ne fait que des conneries, je n’en peux plus. - C’est donc bien ce qu’on m’avait dit, vous êtes drogué à la RedBull. Désolé, mais tous les soupçons sont sur vous et là j’en suis certain… Désolé mon petit Bernard, mais… vous êtes viré. »
Bernard tomba à genoux, le regard vide, … Il n’avait plus rien, sa vie était plus que foutue. Qu’allait-il devenir ? Rumsteck s’approcha de lui et lui glissa à l’oreille se voulant rassurant : « Ne t’en fais pas Bernie, je suis toujours là, je ne t’abandonnerai pas. » Et Bernard éclata en sanglots.
Fin de l’épisode 5
Tant de choses pourtant restent en suspens : Que va devenir Bernard ? Rumsteck trouvera-t-il sa place dans un Buffalo Grill ? Catherine reviendra-t-elle ? Rassurez-vous, nous répondrons à ces questions dans l’épisode 6 de Nolife : le Spleen d’Auberdine.
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